Petite bombe dans le milieu très fermé des prix littéraires…Le Goncourt des Lycéens sera désormais proclamé lundi prochain, à 12h30 au café de la Fnac, à Rennes, en présence d’Alexandre Bompart, président de l’enseigne. La nouvelle n’a pas fait que des heureux dans la capitale bretonne…

 

Depuis quelque temps, les délibérations n’avaient déjà plus lieu dans la mythique brasserie de La Chope aux plafonds et murs parsemés de contrepèteries. Elles se déroulaient au Café des Champs libres… sans que l’on comprenne d’ailleurs vraiment pourquoi.

En quittant cet estaminet un brin tristounet, les lycéens rejoignent l’antre d’un “ogre” de la distribution. C’est guère mieux… Bien sûr, La Fnac est à l’origine de la manifestation avec le Rectorat de Rennes. Bien sûr, elle en est le partenaire principal et met beaucoup d’argent sur la table. Mais a-t-elle vraiment besoin d’en contrôler tous les rouages de A jusqu’à Z ?

Il y a en effet un je-ne-sais-quoi de détestable d’imaginer des lycéens en train de délibérer au milieu de livres marqués du sceau de la Fnac. « On ne veut pas que le Goncourt devienne un prix Fnac, un produit marketing », expliquent des enseignants au comité d’organisation dans les colonnes d’Ouest-France.

On peut comprendre leurs protestations. Mais derrière tout cela, certains voient se profiler à l’horizon 2013 le déménagement du « prix » vers une autre grande métropole…. La crainte est loin d’être surréaliste. Car, naguère, il fut déjà question que le Goncourt passe de ville et en ville au fil des années. Mais devant le tollé général, les organisateurs avaient remis le dossier aux calendes grecques.

Lundi prochain, les élus rennais et les journalistes devront poser les bonnes questions à Alexandre Bompard. Car il serait dommage que Rennes perde l’unique et seul prix littéraire national décerné en province par plus de 1500 lycéens issus de 55 lycées. Délivré au début novembre, avant son prestigieux aîné, il a récompensé les plus grands écrivains, dont Erik Orsenna (L’exposition coloniale), Andréï Makine (Le testament français), Sylvie Germain (Magnus), etc. Certains affirment même que les récompenses lycéennes valent beaucoup mieux que celles des jurys nationaux, notamment par la qualité du récit. Et puis, elles ne seraient pas attribuées sous l’emprise germanopratine des maisons d’éditions…

Pour information, ces questions vont être posées à Alexande Bompard
par Arnaud Wassmer, notre sympathique et efficace confrère de RCF Alpha,
et retransmises demain à 12h30 sur ladite chaîne.
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