La Biomasse, tout le monde en parle mais on en fabrique peu…du moins en France. Pour y voir plus clair, voilà donc quelques réalisations concrètes et leurs possibles applications.

 

Le terme ‘biomasse’ recouvre l’ensemble des énergies issues de matières animales ou/et végétales. Ce terme réducteur est un abus de langage, car il comprend de fait plusieurs sources d’énergie, ne serait-ce que dans la transformation en biogaz ou en biocarburant et eau chaude. Bien que déjà présente en France, son utilisation reste sporadique eu égard aux vastes gains potentiels. En outre, la betterave sucrière ou la canne à sucre sont classées dans la biomasse alors que leur bilan écologique (leur impact sur l’environnement) reste à être circonscrit.

Prenons un exemple en France et un autre à l’étranger :

Le Biogaz :  Il est obtenu par fermentation de matière organique issue des animaux, de l’homme ou des végétaux. On parle aussi de méthanisation. Les sources de biogaz peuvent être les résidus de l’élevage, les décharges (où la récupération de biogaz est obligatoire mais pas sa valorisation), les boues de station d’épuration. Les grandes villes scandinaves ont déjà mis en place des usines et des circuits de récupération de ces sources de méthane afin de produire du gaz pour l’utilisation domestique ainsi que du carburant pour les réseaux de transport en commun.

L’exemple de Stockholm est suffisamment parlant. Le coût est similaire à une usine thermique classique mais la stabilité des prix de la matière première en ferait une solution rentable à terme.

Le chauffage urbain : Comme à Paris et dans la région parisienne, le réseau de chauffage urbain permet de conduire, par différentes sources de chaleur, le chauffage dans les habitations. Il permet de conjuguer la géothermie, la biomasse et d’autres sources de chaleur non fossiles. Mais la rénovation des réseaux (celui de Paris est le plus ancien de France)  et la multiplication des sources sont une nécessité.

Cergy-Pontoise qui modifie les sources d’alimentation de son chauffage urbain en fournit un bon exemple.

Ces deux exemples renvoient donc à la conjugaison souhaitable, notamment, de trois sources :

L’utilisation des résidus de l’élevage intensif. Un regroupement par un tramage intercommunal de ces ressources serait souhaitable, évitant ainsi la pollution due aux transports ainsi que le rejet local de méthane. Cela aurait également le mérite de redorer le blason de la corporation des agriculteurs qui sont souvent montrés du doigt. Reste à financer l’infrastructure, laquelle doit être en cohérence avec le besoin propre à chaque région.

L’utilisation des boues de stations d’épuration. La conversion des stations d’épuration à cette activité de production de biomasse est un levier pour améliorer à la fois la qualité du traitement de l’eau et en limiter aussi le coût pour le consommateur.

La valorisation du méthane issu des décharges devrait être une obligation pour éviter des rejets dans l’atmosphère des résidus de méthane brulé.

Il faut ajouter à ce rapide tableau une considération économique non négligeable. La conversion de ces diverses industries promet de créer des emplois à la fois dans la France rurale et dans la France urbaine ; et ce, de manière plus productrice et pérenne que les emplois jeunes dans les services. Aussi la formation à ces nouveaux domaines d’activité s’avère-t-elle urgente afin d’accompagner la montée en puissance de ces nouvelles énergies. Si la France accuse un sérieux retard en la matière, contrairement à l’Allemagne ou les Pays scandinaves, on note que plusieurs villes françaises commencent à se convertir et à faire évoluer leurs pratiques. Il en va ainsi de Lille qui participe au programme européen Biogasmax. Mais les investissements restent timides.Ice

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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