Avec Gesture les Rennais de Baston cognent nos tympans

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24 septembre 2015

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En décembre 2014, lors de leur passage aux Bars en Trans, Baston nous en parlait. Ils l’ont fait ! Quoi donc ? Un nouvel E.P canon voyons ! Gesture, produit par Howlin Banana Records, tient toutes les promesses impétueuses et tempétueuses du trio : une britpop agitée grimée en psycho surf tendance garage crade et déglingué.

Interrogé par nos soins en décembre 2014 à l’orée de leur passage aux Bars en Trans Baston avait déjà bien bourlingué et refourgué l’inventivité rétro de leur style dans nombre de bars et autres bouges à musique dans l’hexagone. Ils nous reviennent avec un E.P sept titres intitulé Gesture. La pochette aux ors chevaleresques perpétue la blague potache d’un nom choisi précisément pour son aspect absurde et décalé. « Je pense même que dans un certain milieu “rock indé un peu branchouille” ça soit plutôt vendeur d’avoir un nom à la con pareil, que certains prennent bien plus au sérieux que nous d’ailleurs » nous confiait un membre du groupe. Elle assure cette pochette et s’avère délicieusement décalée par rapport au contenu…

Si la musique s’est enrichie et affinée (l’intro aux accents orientaux du premier titre le confirme d’emblée), les Rennais de Baston ne sont pas pour autant assagis. Les mélodies affermies se coltinent encore et toujours aux sonorités et aux atmosphères crasses, pleines de réverb salies où planent les ombres meurtries de Brian Wilson (d’ailleurs le 6e titre de l’album est une reprise de Little Honda, écrit par Wilson et Mike Love pour les Beach Boys) et des Jesus and Mary chain période Psychocandy. On surf sur le bitume, on s’érafle aux accords psychotiques d’une gaieté faussement désabusée.

Loin du bluff revival Baston assume son ultra-moderne nostalgie : le grunge y fait un retour salvateur à ses origines et propulse par son énergie authentique un son hautement désuet dans les hautes sphères d’une singularité jamais surannée. Se jouant des clichés, des simagrées, les retournant sans cesse en ajoutant des références épicées à une musique ultra-référentielle Baston confirme son esprit de cogneur mesuré et sacrément inspiré…