Il est de retour sur l’écran avec Cemetery of splendour. Même si son nom est la chose la plus impossible à prononcer pour un gosier français, le cinéaste thaïlandais, Apichatpong Weerasethakul, n’est pas un inconnu. Il fut couronné au Festival de Cannes de 2010 pour son film Oncle Boonmee, celui qui se souvenait de ses vies antérieures. Confirmation d’un style à la fois onirique, ésotérique et cru…


C’est dans une ancienne école transformée en annexe d’hôpital militaire que se déroule l’action (ou peut-être l’inaction), hôpital dans lequel des soldats affectés d’une inexplicable maladie du sommeil semblent avoir été abandonnés aux mains bienveillantes de quelques soignantes dévouées. L’une des protagonistes, aux dons médiumniques, maintien le lien entre ces soldats inconscients et leurs familles lors de visites sporadiques.Cela donne lieu à d’inattendus dialogues, car si la jeune pythonisse tente de faire découvrir aux visiteurs l’autre dimension où tous ces soldats semblent évoluer, ceux-ci restent plus prosaïques et préfèrent les interroger sur la future couleur du carrelage de la cuisine ou l’éventualité d’une trahison domestique. Ce permanent décalage est un possible résumé du film, le spectateur est sans arrêt dans une complète indécision, rêve ou réalité ? C’est d’ailleurs une technique récurrente des films de Weersethakul que l’utilisation de rupture de ton et d’entrelacement des temporalités. On est de plus 
Jenjira une des soignantes affectées d’une difficile infirmité, puisqu’une de ses jambes est plus courte de dix centimètres, se prend d’affection pour un des soldats, probablement abandonné des siens, qu’elle envisage comme un fils adoptif. S
Ce lent conte ésotérique réclame votre attention, sous peine de passer complètement à côté du message que nous envoie un auteur amoureux de sa terre et blessé de ce qu’elle subit.
https://www.youtube.com/watch?v=pYgWFKWL1SE
Cemetery of flavour, Apichatpong Weerasethakul, un certain regard, festival de Cannes 2015, 2 septembre 2015 (2h02min)
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