1ère décision de justice dans la gestion de la Mosquée Ibnou Sina alias Centre culturel Avicenne. Unidivers livre à ses lecteurs un nouvel élément dans la gestion controversée du Centre Avicenne (cf. notre article) et la conduite non moins critiquée de son président, Mohamed Ben Hassel, de son trésorier, Bouazza Talibi, et de l’adjointe au maire, Marie-Anne Chapdelaine. Une controverse nourrie par le Collectif pour la transparence d’Avicenne dont deux affirmations formulées de longue date viennent d’être reconnues pour fondées par la cour prudhommale.

« Aucune action en justice n’est en cours contre le CCI Avicenne à ma connaissance ni en tant que personne morale, ni vis-à-vis de ses dirigeants » (Mohamed Ben Hassel, 7 août 2011)

« Les parties ont été convoquées devant le bureau de jugement à l’audience du 24 mars 2011 comme suit : l’association Centre Culturel Avicenne par lettre recommandée en date du 4 janvier 2011 » (minutes n°12/122 des Prud’hommes)

Le 21 juin a été rendu un jugement en premier ressort du conseil des Prud’hommes de Rennes. Il statue sur la demande formée par Lahbib Amani à l’encontre du centre Avicenne pris en la personne de son président, Mohamed Ben Hassel. Dans un jugement simple, clair et motivé, les conseillers ont requalifié le contrat d’Avenir de 26 heures de Lahbib Amani en contrat à temps complet avec rupture au tort de l’employeur. De fait, le contrat ne mentionnait aucune « répartition des horaires hebdomadaires » tandis que Lahbib Amani travaillait en réalité plus de 35 heures par semaine.

Un système de rémunération mis en place par le trésorier Bouazza Talibi aux dires de plusieurs opposants dont Lahbib Amani. Quel en est l’objectif ? Profiter des avantages du contrat d’Avenir – un CDD bien subventionné de 26 heures passé entre l’association Avicenne, le maire de Rennes et l’employé – tout en faisant travailler à temps plein le bénéficiaire, lequel se trouve lésé mais menacé de perdre son emploi s’il s’en plaint.

Du côté adverse, aucune des trois allégations du représentant d’Avicenne susceptible de justifier un licenciement pour faute grave n’a été retenue par le conseil. Parmi elles, l’employeur affirmait que l’employé « se livrait couramment à la distribution de viande hallal dans les locaux » aux mépris de l’objet social de l’association et des règles hygiéniques, commerciales et légales en vigueur. Pourquoi cette assertion n’a-t-elle pas été retenue ? Car les pièces versées au débat ont montré que ce commerce de viande existait à la mosquée bien avant l’arrivée de Lahbib Amani en 2009 ! Des chèques signés par le trésorier Bouazza Talibi l’attestent.

Là encore, le Collectif pour la transparence d’Avicenne a dénoncé depuis longtemps et à plusieurs reprises, notamment auprès de la mairie de Rennes, « ce trafic de viande organisé par M. Talibi ». Malgré cela, la municipalité, à travers la bouche de Marie-Anne Chapdelaine, en a toujours nié l’existence. Dès lors que la vérité a été révélée au grand jour, que doit-on penser de l’autre affirmation de l’adjointe aujourd’hui députée comme quoi les comptes de la Mosquée ont été déclarés « parfaitement conformes » par le trésorier et le président de l’association ainsi que par les services comptables de la mairie ? Si le détournement du contrat d’Avenir, le travail non-rémunéré et les chèques libellés à l’ordre d’un éleveur de bovins du Morbihan (par exemple, 900€ pour 150 kg de veau) peuvent apparaître « parfaitement conformes », tout est possible…

Au demeurant, nombre de Rennais trouveront bien curieux que la mairie de Rennes refuse d’accorder des subventions, même minimes, à d’autres associations culturelles et cultuelles (cf. notre article), notamment pour aider des SDF en détresse, tandis qu’elle arrose à coup de centaines de milliers d’euros une mosquée déguisée en centre culturel qui donne dans la boucherie. La vache !

Nicolas Roberti

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